Il y a un peu plus d’un an, en avril 2019, je joignais l’un des groupes de travail d’Extinction Rébellion Québec (XRQC), à Montréal. Le mouvement était alors assez petit, mais je voyais déjà tout son potentiel, et j’étais inspirée par la grande mobilisation déjà entamée au Royaume-Uni, en France et en Belgique. Les rencontres humaines et le sentiment d’avoir finalement une cause commune pour laquelle agir m’ont accroché. À peine trois mois plus tard, je participais à une action de désobéissance civile, sacrifiant une partie de mes libertés individuelles pour faire passer un message plus grand : la crise climatique est à nos portes, mais nous continuons à avancer toujours plus vite vers le désastre.

Je suis très fière de plusieurs des accomplissements d’XRQC au cours de la dernière année. Notamment, avec l’aide de groupes comme La Planète S’invite au Parlement, la C.E.V.E.S. et d’autres, nous avons réussi à ramener l’urgence climatique au centre de l’attention médiatique. Les tactiques d’Extinction Rébellion ne sont pas partagées par tous.tes, mais nous avons au fil des mois développé un réseau de solidarité avec les différents groupes activistes autour de nous. XRQC s’est aussi différencié des autres groupes à travers le monde en centrant son message sur la justice climatique, particulièrement dans les contextes coloniaux du Canada et du Québec. Ce fut une occasion pour plusieurs d’apprendre à déconstruire, à écouter et à aider là où c’est nécessaire.

Toutefois, il reste toujours du travail à faire. À travers des mois d’actions, de campagnes et de consultations, de nombreux conflits, questions et doutes ont pris leur place. Étions-nous inclusif.ve.s ? Nos tactiques étaient-elles les meilleures pour desservir nos objectifs ? Étions-nous capables d’assurer la sécurité de nos activistes, particulièrement ceux participant à des actions de désobéissance civile? Comment mobiliser les régions? La popularité de mouvement au Royaume-Uni était-elle transposable ici? Ces questions et ces problèmes sont à ce jour indissociable du travail qui est fait à XRQC.

Malgré tout, la proposition initiale d’Extinction Rébellion me semblait encore la plus radicale, la plus réaliste et la plus ouverte, parmi celle des autres organisations qui ont croisé mon chemin. Quiconque partage nos demandes et respecte les 10 principes peut s’approprier le mouvement, et le faire sien. En d’autres mots, Extinction Rébellion est une force de mobilisation qui change, évolue selon les nécessités et s’adapte aux réalités de ceux et celles qui l’adoptent. Il est de notre devoir de faire d’XR ce que l’on veut qu’elle soit, et de continuer à travailler ensemble pour qu’elle soit au service des enjeux les plus importants, pour le bienêtre de tous.tes.

Un an plus tard, j’accepte encore le pari d’Extinction Rébellion : mobiliser la population par amour pour le vivant, et par colère contre le système qui le détruit.